Dans cet ouvrage composé cette douzaine de nouvelles, Margaret Drabble met en scène des femmes aux vies ordinaires et conventionnelles. Mais, à la suite d’un événement en apparence mineur, leur vie prend une nouvelle direction qui surprend parfois leur entourage et les met souvent en situation de déséquilibre ou de vulnérabilité …
Confrontées à des hommes que l’auteur nous décrit sous un jour peu flatteur – êtres indécis, faibles, soumis ou au contraire autoritaires, odieux, se comportant comme des goujats – ces femmes passent peu à peu d’un comportement résigné à une attitude où elles s’autorisent une liberté de penser et de vivre plus en accord avec leur sensibilité.
Ainsi, les mères trop dévouées des premières nouvelles, et dont la vie tourne autour de leurs enfants, laissent progressivement la place à des femmes capables de concilier, même difficilement, vie privée et vie professionnelle.
Les dernières nouvelles nous décrivent des femmes qui ont réussi à se trouver en harmonie avec elles-mêmes et avec les autres, ayant enfin su relativiser les éléments compliqués de leur vie passée ou présente. D’où une sensation, chez le lecteur, d’apaisement et d’optimisme quant au devenir de ces femmes, qui faisait cruellement défaut dans les premiers récits.
Le parti pris d’avoir réuni dans ce recueil des nouvelles étalées sur une trentaine d’années, entre 1966 et 2000, n’est sans doute pas étranger à l’évolution du comportement des femmes peuplant ces histoires.
Il faut aussi souligner que le style de Margaret Drabble, tout en ironie subtile et avec un sens aigu du détail, contribue à nous rendre ses héroïnes sinon attachantes, du moins touchantes.
Livre de poche – 349 pages – 2016 – 7,30 €