BRITISH CLUB 10 février 2017
Pour ce second British Club de l’année Mme Cécile GOMMEAUX a été l’hôtesse d’un fort agréable après-midi de discussion et d’échanges en anglais. Parmi les membres présents : Jacques COURET ; Danièle ; Annie FILLON ; André GODARD ; Solange PONT ; Bernard SASSO.
Julian BARNES : “Une fille qui danse” (The sense of an ending) par André Godard
Ce titre en français est réductif à une situation fugace de peu d’intérêt dans l’esprit du livre. La première page surprend avec une énumération de faits discontinus mais qui se révélera être le plan de déroulement de l’histoire.
La première partie réunit trois jeunes collégiens, Antony, Colin et Alex auxquels se joindra Adrian qui impressionnera camarades et professeurs par son intelligence analytique mature. Il est le pivot intellectuel du groupe qu’il influencera philosophiquement, tel ce droit à la mort pour refuser le don de la vie non sollicité.
Tous sont impatients d’entrer dans la vraie vie, persuadés de mieux la connaître que leurs parents mais sont troublés par les prémices sexuels toujours à la recherche d’une copine consentante .
Antony se liera avec Véronica qui acceptera l’infrasexe mais sans conclusion aboutie, le réduisant après ces ébats à des masturbations solitaires effrénées. Il sera invité pour un weekend dans la famille de Véronica ; le père et le frère lui manifesteront peu de sympathie et leur intimité avec Véronica le laissera isolé, mal à l’aise. Seule la mère lui témoignera quelque attachement avec une mise en garde surprenante à l’encontre de Véronica .
Puis Anthony présentera fièrement Véronica à ses copains ; elle paraîtera intéressée par Adrian et deviendra sa girlfriend. A la fin du collège chacun organise ses activités estivales avant de rejoindre différentes universités ce qui conduira à prendre ses distances avec le groupe.
Antony passe un été merveilleux aux Etats-Unis , employé comme livreur de voitures en collaboration professionnelle et libre relation sexuellle avec une jeune américaine. A son retour il apprendra le suicide d’Adrien exécuté avec méthode et qui pour Antony ne peut-être qu’une issue raisonnée .
La seconde partie du livre déroule la vie adulte d’Antony : emploi culturel,mariage avec Margaret ,achat d’une maison,naissance de Susie , divorce après une douzaine d’année puis célibat agrémenté de liaisons éphémères .Il conservera une relation familiale avec Susie et Margaret qui sera souvent sa conseillère raisonnable .
Antony est désabusé : il a perdu sa jeunesse, l’amour de sa femme et a abandonné ses ambitions.
Mais à la soixantaine cette lassitude existentielle sera balayée par l’annonce inattendue de sa position de légataire dans la succession de la mère de Véronica. Il sera l’attributaire d’une enveloppe contenant sa lettre ancienne de malédiction envoyée à Adrian et Véronica lors de leur mariage en ressentiment d’une trahison. C’est la seule pièce du testament d’Adrian qui lui était destiné. Curieusement sont joints 500 livres à ce legs dont la raison restera mystérieuse.
Antony n’aura de cesse de vouloir récupérer le testament d’Adrian qu’il pense détenu par sa veuve Véronica. Pour ce faire il la contraindra à de nombreux échanges courriels mais inlassablement elle lui martèlera « tu ne pigeras jamais rien .. ».
Enfin il obtient de la rencontrer. C’est ainsi que bien tardivement, il finira par reconnaître le fils d’Adrian parmi un groupe d’handicapés psychologiques.
Assailli de remords pour la lettre de malédiction que concrétise ce fils handicapé, il tentera sans succès d’arracher son pardon à Véronica . Et pour accentuer encore son désarroi, il apprend incidemment qu’il ne s’agit pas du fils de Véronica mais de son frère !
J’ai aimé ce livre pour l’amitié entre jeunes gens bien différents , auxquels la vie réservera des destins, pour certains dramatiques , pour d’autres ordinaires. Une intrigue amoureuse initie un développement final surprenant .
Folio 2014 7.20€
CONFÉRENCE « A la découverte d’Agatha Christie : L’écrivain aux différentes formes d’écriture » par Mme Brigitte SABATIER 9 février 2017
Visite Frégate Jean-Bart 28 janvier 2017
« Americanah » de Chimamanda Ngosi Adichie par Valérie Krol
Chimamanda Ngosi Adichie, écrivain nigériane née en 1977, raconte dans Americanah l’histoire d’une jeune Nigériane partie faire ses études universitaires aux Etats-Unis et qui y reste une quinzaine d’années avant de revenir dans son pays. Le titre du livre résume en un mot l’intrigue : en effet, c’est par ce nom que les Nigérians désignent ceux de leurs compatriotes partis vivre en Amérique.
L’héroïne, Ifemelu, qui a grandi à Lagos au début des années 1980 dans une famille de la classe moyenne, décide d’aller poursuivre ses études universitaires à l’étranger, lassée de l’incurie et de la corruption qui règnent dans son pays. Elle choisit les Etats-Unis, d’une part parce qu’elle a une tante qui y réside, ce qui lui facilite l’obtention d’un visa étudiant, et d’autre part parce que son amoureux, le doux et rêveur Obinzé dont la faculté la plus admirable peut-être est de se faire aimer et apprécier de tous, est un admirateur inconditionnel de l’Amérique qu’il ne connaît qu’au travers de sa littérature et de son cinéma.
Ifemelu réalise assez vite que dans ce pays dont l’histoire est intimement mêlée à celle de l’esclavage, la hiérarchie sociale dépend encore majoritairement de la couleur de peau, ce qui entraîne un racisme latent entre les différentes communautés qui s’y côtoient (blancs, asiatiques, latinos, noirs) et fausse les rapports entre les individus qui sont jugés non sur leur valeur intrinsèque, mais sur leur apparence.
Le désir d’ascension sociale pousse ainsi certains noirs à renier leur couleur de peau, à souhaiter des métissages, pour correspondre à une image qui pourrait se résumer en gros à l’adage suivant : « plus on a la peau claire, plus on a de chances de réussir ». Ifemelu elle-même, pour être sûre d’obtenir un travail qualifié correspondant à ses diplômes, se verra contrainte de lisser ses cheveux naturellement crépus.
Mais comment condamner cette aliénation à l’image, dès lors que l’on constate que ne pas avoir la peau blanche expose à toutes sortes de discriminations ou de situations vexatoires ?
L’auteur pointe aussi du doigt le système éducatif américain qui est si peu exigeant envers ses enfants qu’il leur demande de « participer » plutôt que d’apprendre, ce qui ne peut produire – à l’exception d’universités d’élites telles que Harvard, Yale ou Princeton – que des adultes aux raisonnements réducteurs et simplistes. L’on pense à cette frange d’américains blancs progressistes qui, voulant se démarquer de ce racisme sous-jacent et animés des meilleures intentions du monde, ont des réactions frisant le ridicule en portant aux nues sans discernement tout individu non-blanc, ce qui est encore une forme de réaction raciste puisque qu’elle est suscitée par la différence de la couleur de peau.
Pour Ifemelu, en revanche, il n’est pas question de prôner «black is beautiful» (elle répond d’ailleurs à une interlocutrice blanche que « tous les africains ne sont pas beaux ») mais de démontrer à quel point, sous les aspects faussement égalitaires d’un discours politiquement correct, la société américaine est toujours profondément imprégnée par le racisme.
Ce racisme auquel est exposée Ifemelu elle-même en premier lieu explique qu’elle trouve un certain réconfort dans la liaison amoureuse qu’elle noue avec Curt, jeune américain blanc appartenant à l’élite de la société américaine, la classe extrêmement privilégiée des WASP (White Anglo-Saxon Protestants) qui lui redonne confiance en elle-même et lui procure pendant un certain temps une sensation de bien-être due aux nombreux avantages dont, de par sa position sociale, Curt la fait bénéficier. Cependant, la famille de Curt ne la considère que comme un aimable caprice exotique de leur fils (sa précédente petite amie était japonaise) mais en aucun cas comme une épouse possible, ce dont Ifemelu ne peut se satisfaire et qui la pousse à quitter Curt.
Elle sera plus en affinité avec ses convictions dans la relation amoureuse qu’elle entame avec Blaine, un noir américain issu d’un milieu modeste, devenu professeur à l’université de Yale à force de travail acharné, dont elle admire l’intelligence et la probité. Mais Blaine ne peut admettre qu’elle ne soit pas toujours à ses côtés dans l’activisme militant qu’il mène contre les discriminations raciales (selon lui, Ifemelu ne veut pas s’impliquer car, en tant qu’ Africaine et non pas Noire Américaine, elle ne se sent pas concernée) et son intransigeance sera en grande partie la cause de leur séparation.
En fait Ifemelu a choisi sa propre (voie/voix) pour exprimer ses idées. Par le biais d’un blog qu’elle a créé et qu’elle alimente, sa réflexion s’affirme et s’affine. Réflexion qui la conduit en fin de compte à prendre la décision de retourner dans son pays. Cette décision est aussi motivée par un désir de plus en plus impérieux de revoir Obinzé, son premier amour, avec qui elle avait rompu toutes relations au début de son séjour en Amérique, mue par un profond sentiment de honte après s’être prostituée une seule et unique fois dans un moment où elle avait désespérément besoin d’argent.
Ifemelu réussira-t-elle à se réhabituer à l’Afrique ? Retrouvera-t-elle Obinzé ?
Le lecteur le découvrira en se plongeant avec un plaisir immédiat – grâce à la fluidité de l’écriture de Chimamanda Ngosi Adichie – dans ce roman qui propose une vision incisive et sans concession de la société américaine actuelle.
* wasp est l’acronyme de « white anglo-saxon protestant » qui représente l’élite de la société américaine.
CONFÉRENCE : « British Book Publishers in the XXe century » par M Richard WHITING 19 janvier 2017
British Club 19 janvier 2017
Chaque année notre amie Jacqueline SURMONT organise, souvent en début d’année, son British Club de l’après-midi. Cette fois il a eu lieu à la mi-janvier. Malgré le froid et l’épidémie de grippe qui sévissaient durement, une dizaine de membres se sont réunis chez Jacqueline pour deux heures de discussions et d’échanges en anglais bien entendu. Des rafraîchissements et des gâteaux ont conclu l’un des premiers rendez-vous 2017 de l’association. Ont participé à ce British Club (dont quelques uns sont présents sur nos photos) : Martine AGIUS ; Jacques COURET ; Monique FAOUEN ; Annie FILLON ; André GODARD ; Françoise LE TROQUER ; Yvette MONTBERTRAND ; Solange PONT ; Bernard SASSO ; Micheline TAXIL.
VISITE EXPOSITION « La paléontologie dans le Var » Muséum d’Histoire Naturelle 17 janvier 2017
GALETTE DES ROIS 10 janvier 2017
Pour démarrer cette nouvelle année, une quarantaine de membres ont tiré les « Rois (et les Reines aussi) » lors d’une soirée fort réussie et qui augure bien de l’année qui commence.
UNE JOURNEE DANS LA VIE D’UNE FEMME SOURIANTE de Margaret Drabble commenté par Valérie Krol
Dans cet ouvrage composé cette douzaine de nouvelles, Margaret Drabble met en scène des femmes aux vies ordinaires et conventionnelles. Mais, à la suite d’un événement en apparence mineur, leur vie prend une nouvelle direction qui surprend parfois leur entourage et les met souvent en situation de déséquilibre ou de vulnérabilité …
Confrontées à des hommes que l’auteur nous décrit sous un jour peu flatteur – êtres indécis, faibles, soumis ou au contraire autoritaires, odieux, se comportant comme des goujats – ces femmes passent peu à peu d’un comportement résigné à une attitude où elles s’autorisent une liberté de penser et de vivre plus en accord avec leur sensibilité.
Ainsi, les mères trop dévouées des premières nouvelles, et dont la vie tourne autour de leurs enfants, laissent progressivement la place à des femmes capables de concilier, même difficilement, vie privée et vie professionnelle.
Les dernières nouvelles nous décrivent des femmes qui ont réussi à se trouver en harmonie avec elles-mêmes et avec les autres, ayant enfin su relativiser les éléments compliqués de leur vie passée ou présente. D’où une sensation, chez le lecteur, d’apaisement et d’optimisme quant au devenir de ces femmes, qui faisait cruellement défaut dans les premiers récits.
Le parti pris d’avoir réuni dans ce recueil des nouvelles étalées sur une trentaine d’années, entre 1966 et 2000, n’est sans doute pas étranger à l’évolution du comportement des femmes peuplant ces histoires.
Il faut aussi souligner que le style de Margaret Drabble, tout en ironie subtile et avec un sens aigu du détail, contribue à nous rendre ses héroïnes sinon attachantes, du moins touchantes.
Livre de poche – 349 pages – 2016 – 7,30 €
VERRE DE NOEL 16 décembre 2016
A quelques jours des fêtes de Noël une trentaine de membre de l’association se sont retrouvés dans l’ambiance chaleureuse du café L’Air du Temps sur le port de Toulon pour une dernière réunion amicale avant la fin de cette année 2016.
SATURDAY COFFEE 10 décembre 2016
Comme chaque mois plusieurs membres de l’association on échangé en anglais dans le cadre agréable du café « Le Petit Prince » place Puget. Quelques-uns d’entre eux ont accepté de poser sur la photo de fin de réunion. On reconnait sur celle-ci (et de gauche à droite) : Monique AGNESE, Valérie KROL, André GODARD, François LE TROQUER.
ATELIER DE LITTÉRATURE 21 décembre 2016 Margaret DRABBLE « Une journée dans la vie d’une femme souriante »
Poursuivant son cycle de lectures d’auteurs contemporains originaires de divers pays du monde anglo-saxon, ce dernier Atelier de Littérature de l’année 2016 a été animé par Valérie KROL (notre photo) qui, avec précision et sensibilité, a commenté la douzaine de nouvelles (inédites en France) de la grande écrivaine britannique. Une intéressante discussion a suivi parmi la demi-douzaine de participants à cet atelier dont Annie FILLON ; Nicole GARDERE ; André GODARD ; Françoise LE TROQUER ; René MARQUEZE ; Bernard SASSO ; Josette SOULLARD.
CONFÉRENCE 30 novembre 2016 « De Dr Jekyll à Dracula : une décennie fantastique » par Bernard SASSO
Atelier Littérature 2016 / 2017
ATELIER DE LITTERATURE 2016 – 2017
Des lointaines terres de l’Océanie jusqu’à l’Irlande (autre île mais celle-ci plus proche de l’Europe), de l’Inde aux Etats-Unis sans oublier bien sûr le Royaume-Uni c’est un « road movie » à travers quelques grands auteurs contemporains de ces pays que vous propose pour cette nouvelle saison l’Atelier de Littérature. De l’histoire familiale à la grande histoire, du passé au présent le plus déchirant, tous ces livres nous permettent de réfléchir sur le monde qui nous entoure.
SEPTEMBRE : Colm TOIBIN « Brooklyn »
OCTOBRE : Robert GOOLRICK : « La chute des Princes
NOVEMBRE : Taiye SELASI : « Le ravissement des innocents »
DECEMBRE : Margaret DRABBLE : « Une journée dans la vie d’une femme souriante »
JANVIER : Chimamanda NGOZI ADECHIE « Americanah »
FEVRIER : Eleonor CATTON « La Répétition »
MARS : Anita DESAI : « Le jeûne et le festin »
AVRIL : Tim WINTON : « Par-dessus le bord du monde »
MAI : Amitav GOSH : « Un fleuve de fumée »
Tous ces livres sont présentement accessibles en livres de poche
BONNES LECTURES
Bernard Sasso
CENTENAIRE FONDATION FRANCE-GRANDE-BRETAGNE PARIS 3 novembre 2016
M Bernard SASSO a représenté l’association FGB Toulon Var. Mme Madeleine RIBES, membre de l’association toulonnaise, avait elle aussi tenu à être présente à cette belle soirée d’anniversaire.
« Lewis CARROLL : le créateur d’Alice aux Pays des Merveilles » 19 novembre 2016 SALERNES
REPAS SHAKESPEARE 17 novembre 2016
A l’occasion du 400ème anniversaire de la mort du « barde » britannique, l’association a organisé en partenariat avec le Lycée Anne-Sophie Pic de l’Hôtellerie et du Tourisme un « repas Shakespeare » qui a réuni une cinquantaine de membres de l’association et ses amis.
Un délicieux repas attendait les convives. Qu’on en juge : en entrée des pickles, chutney et prawn cocktail suivis d’un agneau en croûte accompagné de pommes de terre de Jersey à la crème de Cornouailles et une trilogie de légumes. Et pour dessert un cheesecake au citron et vanille. Il va sans dire que ces agapes, préparées avec talent par les maîtres-chefs du lycée et leurs élèves, furent particulièrement appréciées. Parmi les convives, l’assistante d’anglais du Lycée (que l’on voit sur l’une des photos en compagnie de nos deux amies britanniques : Mme Norah MOONEY et Mme Brenda LESOURD). Mme Carole JAOUEN, secrétaire de France-Etats-Unis Toulon était aussi présente, représentant la Présidente.
A la suite de ce repas, une animation autour d’extraits de pièces de Shakespeare avait été organisée par Mme Nathalie RUIZ professeure d’anglais au lycée. Plusieurs arrangements floraux, aux motifs rouges et blancs (ceux de la Saint-Georges, patron de l’Angleterre célébrée le 23 avril jour de naissance de Shakespeare) avaient aussi été réalisés par les élèves-fleuristes du lycée.
CONFÉRENCE « La Grande-Bretagne et l’Empire Britannique dans la Grande Guerre 1914 – 1916 » par M. Bernard Sasso LA GARDE 16 novembre 2016
A l’occasion du centenaire de la bataille de Verdun, la municipalité de La Garde avait convié le Président de France-Grande-Bretagne Toulon Var, M. Bernard Sasso à donner une conférence sur le thème de l’implication de la Grande-Bretagne dans le premier conflit mondial.
Le conférencier s’est attaché d’abord à préciser les conditions de l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne et en particulier à souligner que l’armée britannique, au contraire des autres armées engagées dans la guerre, était une armée de conscription. En appui à cette armée les troupes venues de l’Empire apportèrent une aide essentielle à l’effort de guerre britannique.
Dans un second temps, Bernard Sasso s’est attaché à décrire la plus sanglante bataille où les troupes britanniques furent engagées : celle de la Somme où des dizaines de milliers de soldats anglo-saxons trouvèrent la mort entre juillet et novembre 1916. Cette bataille reste encore vivace dans la mémoire collective britannique qui, chaque année, à l’occasion de Remembrance Day se souvient des sacrifices consentis par ces milliers de jeunes gens.
CONFÉRENCE « La colonisation britannique en Amérique : prélude des Etats-Unis » par Mme Geneviève NIHOUL 7 novembre 2016
CONFÉRENCE « Au cœur des ténèbres ; le voyage en noir et blanc de Joseph Conrad » par Catherine PAPPO 18 octobre 2016
Pour cette première conférence de la saison 2016 – 2017 au Relais Peiresc, FGB Toulon Var avait le plaisir d’accueillir Mme Catherine PAPPO, ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay aux Roses, agrégée d’anglais et maître de conférences d’abord à l’Université de Paris III Sorbonne puis jusqu’à sa retraite à l’Université d’Aix en Provence.
A travers le personnage de Charles Marlow, jeune officier de la Marine britannique, Conrad, dans ce grand roman d’aventure africain, subvertit la valeur traditionnelle des symboles, en particulier ceux liés aux couleurs blanches et noires. C’est à l’exploration de cette subversion qui constitue le fond du drame conradien que s’est attachée à analyser avec beaucoup d’empathie et de perspicacité la conférencière. Une assistance nombreuse a assisté à cette première conférence.
BRITISH CLUB APÉRITIF 28 octobre 2016
COCKTAIL DE RENTRÉE 26 septembre 2016
VISITE GUIDÉE Exposition « Vivian Maier : un itinéraire des Etats-Unis au Champsaur » 15 septembre 2016
Récemment découverte, l’œuvre photographique de Vivian Maier se classe déjà parmi celles qui compteront dans la deuxième partie du XXème siècle. Née à New York en 1926 (et morte en 2009) d’une mère originaire du Champsaur, Vivian Maier a, tout au long de sa vie, photographié des scènes de rues (en particulier celles de Chicago) mais aussi des scènes de la vie dans le Champsaur.
L’exposition présentée à Toulon est une exceptionnelle introduction à l’œuvre de cette grande photographe restée méconnue jusqu’à ces dernières années.
« Brooklyn » de Colm Toibin, par Valérie Krol
Au début des années 1950, la jeune Eilis qui vit avec sa mère et sa sœur aînée Rose dans la petite ville Irlandaise d’ Enniscorthy (ville natale de l’auteur, Colm Toibin) est incitée à partir pour l’ Amérique sur les conseils du Père Flood, un prêtre Irlandais installé à Brooklyn, un quartier de New York, dans l’espoir d’y trouver un travail plus gratifiant que celui qu’elle occupe dans l’épicerie tenue par une vieille fille acariâtre qui l’exploite.
La séparation d’avec sa famille est douloureuse, symbolisée par une traversée éprouvante de l’Atlantique dans les profondeurs des 3e classes d’un paquebot.
A son arrivée, Eilis est accueillie au sein de la communauté Irlandaise par le Père Flood et par une logeuse qu’il lui a trouvée, tenant une pension de famille pour jeunes filles. La jeune Irlandaise va se trouver rapidement plongée dans le Melting Pot américain, que ce soit les patrons italiens du magasin dans lequel elle travaille comme vendeuse, des clientes noires ou certaines de ses colocataires new-yorkaises dont le style de vie la déconcerte. Elle y réagit dans un premier temps par un mal aigu du pays que le père Flood va l’aider à surmonter en l’inscrivant à des cours du soir de comptabilité (idée ô combien américaine de la réussite par le travail). Ces cours sont assurés par un professeur juif, homme cultivé mais énigmatique dont Eilis apprendra qu’il est le seul membre de sa famille rescapé de la Shoah.
Tout l’art de Colm Toibin est d’évoquer ces personnages gravitant autour d’Eilis par petites touches sans jamais s’y attarder car le réel sujet de son roman est l’émancipation progressive de la jeune fille dans une Amérique dynamique offrant, pour qui s’en donne la peine, des possibilités d’avenir prometteuses.
Lors d’un bal paroissial, Eilis fait la connaissance de Tony, un jeune plombier Italien, âme simple mais attachante, qui lui voue un amour profond et sincère et ne souhaite qu’une chose, l’épouser. Elle pense l’aimer, mais n’en parle qu’à sa sœur Rose dans ses lettres, sachant que sa mère, issue de la classe moyenne, désapprouverait le milieu prolétaire auquel appartient Tony. Cependant, lui aussi contribue à son intégration dans ce nouveau pays, en l’emmenant à Coney Island, plage favorite des new-yorkais de condition modeste, ou en l’invitant à venir voir un match de base-ball, jeu représentant la quintessence de l’esprit américain.
La mort inopinée de Rose ramène Eilis en Irlande pour soutenir quelque temps sa mère, laissée seule et désemparée par cette disparition. Ce drame permet de comprendre pourquoi c’est Eilis qui est partie en Amérique, et non Rose. En effet, cette dernière, se sachant condamnée à mourir jeune mais n’en ayant soufflé mot à sa famille, avait choisi de rester auprès de sa mère afin que sa jeune sœur, en s’expatriant, puisse vivre sa propre vie, travailler, fonder une famille.
La mère d’Eilis, avec ses préoccupations étriquées limitées à son environnement immédiat et son incapacité à s’intéresser à la vie que sa fille mène en Amérique, est le reflet de cette Irlande conservatrice et repliée sur elle-même. Pour échapper à son étouffante domination, Eilis se rapproche de ses anciens amis dont l’un va la courtiser, ce à quoi elle n’est pas insensible. Cette relation est fortement encouragée par sa mère d’autant plus que le jeune homme est d’un bon milieu social.
Eilis oscille entre ces deux pays dont les habitants lui apparaissent tour à tour réels ou fantomatiques selon l’endroit où elle se trouve. A la suite d’une réaction malveillante de son ancienne employeuse et d’un refus brutal de sa mère de comprendre son dilemme, elle va être amenée à faire seule, pour la première fois, un choix que le lecteur découvrira à la fin de ce beau roman tout en finesse, servi par une écriture merveilleusement fluide.
Editions 10/18 (2012) 331 pages – 8.10€
REPAS DE FIN DE SAISON 25 JUIN 2016
Pour clôturer une belle saison d’activités diverses, une quarantaine de membres de notre association (dont un fort contingent d’amis britanniques) se sont retrouvés, comme l’année dernière, au restaurant « Le Grand Large » sur l’île de Bendor pour un déjeuner amical et convivial avant la dispersion estivale.
SORTIE AIX EN PROVENCE EXPOSITION TURNER 11 juin 2016
Une quarantaine de membres de l’association et leurs amis ont participé à cette sortie que France-Grande-Bretagne Toulon Var ne pouvait manquer de proposer tant le peintre William Turner représente un moment essentiel de la peinture britannique et européenne du XIXème siècle. Le cadre exceptionnel de l’Hôtel Caumont Centre d’art ajoutait encore plus à la mise en scène des œuvres du grand coloriste.
British Club « dans le jardin » 1 juillet 2016
EXPOSITION « Pictur All » 18 juillet 2016
FÊTE DE L’INDÉPENDANCE AMÉRICAINE 4 juillet 2016
A l’invitation de la nouvelle présidente de France-Etats-Unis Var Ouest, Mme Anita MILLOT, le président de FGB Toulon Var M. Bernard SASSO a pris part à la fête de l’Independence Day qui s’est tenue au Domaine des Gueules Cassées au Pradet.
BRITISH CLUB APERITIF 27 MAI 2016
Sur la photo prise par Danièle après le British Club devant la brasserie on reconnait, de gauche à droite : Bernard SASSO, Katherine GENOUD, Martine AGIUS, Malcolm EDKINS, Dominique TAVEAU, Jean-Paul GENOUD, Valérie KROL et Didier TAVEAU.
Sortie Tourtour du 21 mai 2016
Le groupe s’est réparti ensuite entre un charmant restaurant au centre du village, et les tables de pique-nique face à la vallée, repas suivi pour certains par une petite sieste bien méritée !
VERNISSAGE EXPOSITION José Maria RIPOLL 18 mai 2016
Scrabble du 14 mai 2016
Participation record à ce dernier Scrabble de ce samedi 14 mai. Une fois de plus, le Petit Prince nous a accueillis dans ses locaux et deux tables de fidèles ont entamé les débats, suivis de près par 3 retardataires qui ont pu former une nouvelle table grâce au jeu supplémentaire apporté par Jacqueline.
Les vainqueurs ont été :
Jacqueline, puis Monique à la table n° 1
Pascal (à droite) à la table n° 2
Valérie pour les deux parties de la table n° 3
Personne n’a démérité et la compétition a été rude quoique drôle et amicale, et d’ailleurs tout le monde s’est donné rendez vous à la rentrée 2016 !
RENCONTRE/DÉBAT – Bernard TURLE : profession traducteur – 3 mai 2016
Kate Atkinson : « Dans les Coulisses du Musée » par Arlette Vannucci
Un Roman Picaresque
Le roman commence par la petite phrase très drôle, annonciatrice non pas de la naissance, mais de la conception à minuit exactement, un jour de l’année 1951, de « Ruby »: « ça y est, j’existe ! »
Dès cet instant précis, notre héroïne, encore dans le ventre de sa mère, commente avec humour et cruauté, les événements de la vie familiale, souligne les travers et les rêves de ses parents, George et Bunty, petits commerçants d’animaux de compagnie, et découvre avec réalisme leur environnement et leur histoire passée.
A partir de sa naissance, usant d’un langage adulte qui accentue le caractère satirique de ses observations, elle s’attache à explorer la chronique familiale complexe, non pas de façon chronologique mais au contraire dans une sorte de désordre apparent, qui confère au roman un rythme, une accélération ou une décélération déconcertantes et drôles. Les têtes de chapitres consacrés à l’exposé de la saga familiale s’intitulent : Annexe1, Annexe2…Le titre « Chapitre » étant réservé aux séquences qui la concernent en propre. L’accumulation des personnages précisément annexes, fait aussi partie du genre picaresque ; s’y joint l’accumulation des morts, des disparitions mystérieuses définitives ou provisoires… L’auteur mêle aux drames ou aux joies intimes les vicissitudes de l’Histoire, sans établir de hiérarchie : Première guerre mondiale, Seconde Guerre Mondiale, Couronnement de la Reine Elisabeth, Coupe du monde de football Allemagne-Angleterre, qui interfèrent de façon tragique ou de façon comique, sur la vie des personnages.
C’est un roman picaresque moderne à la fois réjouissant et grave.
Pourquoi picaresque, genre littéraire apparu dans la littérature européenne surtout au XVIIIème siècle ?
– Parce qu’il en a toutes les caractéristiques :
1/ le roman est écrit à la première personne, mais on s’aperçoit très vite qu’il ne s’agit pas d’une autobiographie, l’héroïne ne se limite pas qu’à ses propres aventures ; elle apparaît dans une double perspective comme acteur et comme auteur. Comme acteur, dès la première page, c’est d’abord d’elle qu’elle parle et elle continuera à parler d’elle jusqu’à la fin. Comme auteur, en particulier concernant les personnes liées à sa généalogie, elle se situe dans le temps présent et raconte la vie de ses ancêtres et de ses collatéraux du début à la fin, dévoilant même leur futur et le dénouement de leur histoire.
2/ L’héroïne est déconsidérée par sa famille ; elle a commis un acte grave dans sa prime enfance dont elle ne se souvient pas, et dont elle a été injustement tenue pour responsable. Elle sent qu’elle est la mal aimée ; sa vie se passe donc à tenter de se racheter aux yeux de ses parents.
Mais comme dans tout roman picaresque, malgré ses efforts, l’auteur n’améliore pas sa condition. Elle reste ce qu’elle était au début du roman : elle dit, au moment de sa naissance lorsqu’elle reçoit son patronyme de la bouche de sa mère. « Je suis une pierre précieuse. Je suis une goutte de sang. Je suis Ruby Lennox ». Elle répètera cette phrase qui résume tout, à la fin du livre, ajoutant seulement, « je suis vivante », notion éminemment picaresque.
Par ce fait de l’immuabilité du caractère du personnage, le roman reste ouvert, l’héroïne pourrait encore nous donner à vivre de nouvelles aventures…
3/ Enfin, le roman picaresque est essentiellement une satire des mœurs ; malgré le rire, le caractère grotesque de certains personnages ou de certaines situations, l’accumulation des aventures pittoresques, il développe une intention satirique et une idéologie pessimiste et moralisante.
Les descriptions des personnages, des caractères, des situations, sont évidemment réalistes, jamais idéalisées, toujours présentées avec une certaine ironie ou une certaine désillusion.
Le protagoniste est confronté à diverses circonstances révélatrices de la condition humaine : l’indifférence grondeuse de sa mère, l’ivrognerie et les mensonges de son père. Il assiste en spectateur privilégié et naïf, à toutes les situations psychologiques imaginables : égoïsme, hypocrisie, colère, tromperie, trahison, lâcheté…
Un pessimisme profond se dégage de l’ensemble, les personnages les
plus vertueux sont condamnés : Albert, l’Ange blond aux yeux de myosotis, le plus aimé, le plus doux, le plus tolérant, doit mourir ; Alice, la femme délicate et tendre, enfuie pour échapper à la médiocrité, remplie du rêve d’une autre vie, est condamnée à un destin sinistre et ne retrouvera pas ses enfants, tandis que survivent heureux d’un bonheur stupide mais triomphant, les braillards, les ivrognes, les méchants, les lâches.
Cependant l’héroïne, malgré le temps qui est passé, la dernière fois qu’elle revient sur les lieux transformés de son enfance, retrouvant les rêves et les fantômes d’autrefois, dans sa naïve mais lucide espérance d’un monde meilleur, révèle avec une sereine certitude, son appartenance à l’ Histoire, certaine d’en saisir l’unité à travers son modeste destin.
C’est là qu’elle entend comme autrefois, le murmure Celte, Latin, Viking, Saxon, Franco-Normand de toutes ces peuplades anciennes qui firent l’histoire de ce pays et y ont laissé leurs traces.
« Le passé est un placard plein de lumière et tout ce que l’on a à faire, c’est trouver la clé qui en ouvre la porte »….
« Le passé c’est ce qu’on emporte avec soi »
Le Livre de Poche 7€90
CONFÉRENCE : « Charlotte Brontë : une vie » par Bernard SASSO 27 avril 2016
Saturday Coffee 23 avril 2016
British Club 20 avril 2016
ATELIER DE LITTÉRATURE 19 AVRIL 2016
Match Marine Nationale – Royal Navy 23 mars 2016
CONFÉRENCE « Victoria et Edouard VII, ou la Reine qui n’aimait pas son héritier » par Jean-Pierre NAVAILLES 23 mars 2016
SCRABBLE EN ANGLAIS 19 mars 2016
Saturday Coffee 5 mars 2016
Une douzaine de membres ont pris au mensuel Saturday Breakfast qui s’est déroulé au Petit Prince. Pour l’occasion, un English Breakfast avait été préparé par le cuisinier de la brasserie qui a été fort apprécié par les participants.
« J’aimerais tellement que tu sois là » de Graham Swift par Valérie KROL
Le roman de Graham Swift décrit la vie de deux familles de fermiers du Devon, les Merrick et les Luxton. L’action se déroule à la fin des années 1990, entrecoupée de réminiscences qui font retourner les personnages vers leur passé.
Bien que confrontés aux mêmes drames, qu’ils soient d’ordre économique (la crise dite de la « vache folle ») ou familial (la disparition de la mère dans chacune des deux familles) les différents personnages vont réagir de manière très différente, en particulier les principaux protagonistes, Ellie Merrick et son mari, Jack Luxton mariés depuis une douzaine d’années.
Le roman s’ouvre sur une crise qui vient de survenir dans le couple, à la suite de quel évènement, c’est ce que l’on va peu à peu découvrir tout au long du récit. Ellie Merrick a tout mis en œuvre pour échapper à sa condition de fermière et elle y est parvenue en apparence, entraînant son mari dans une nouvelle vie, plus facile, plus agréable. Cependant, elle se trompe en partie sur les motivations réelles qui ont poussé Jack à renoncer à ses racines paysannes pour la suivre … Ce qui créée une ambiguïté permanente qui transparait à travers le titre même du livre. Cette phrase : « j’aimerais tellement que tu sois là » est un mot que Jack a jadis écrit à Ellie sur une carte postale. Mais ce message lui est-il réellement destiné ou sont-ce des mots inconsciemment adressés à Tom, le frère cadet de Jack, auquel Jack est profondément attaché, et qui a quitté la ferme familiale à la suite d’un évènement dramatique, pour s’engager dans l’armée.
Aux lecteurs de le découvrir, aidés en cela par la présence récurrente de certains éléments qui jouent un rôle-clé dans la compréhension de ce roman dense et puissant, à l’image de la terre du Devon.
Valérie Krol
Folio Gallimard 2015 – 8€20
SORTIE « Les collections du Prince de Liechtenstein » Aix en Provence 20 janvier 2016
British Club Apéritif 26 février 2016
Une assemblée de plus de 20 membres s’est réunie dans le salon de l’hôtel La Corniche au Mourillon, pour le traditionnel British Club de fin de mois. Nos amis John et Judith HARRISON de retour à Toulon l’ont animé avec le savoir-faire que l’on connait. Le sujet du « Brexit » a été abordé et les discussions ont été fournies et parfois tranchées, tout cela dans la bonne humeur bien entendu.
CONFÉRENCE : Le « Land Art » par Mme Arlette VANNUCCI 24 février 2016
« J’aimerais tellement que tu sois là » de Graham Swift par Arlette Vannucci
Le roman commence par la fin ou quelques heures avant la fin, au moment de la crise la plus aiguë de l’histoire : Jack Luxton, seul dans sa chambre, un fusil posé sur son lit, attend sa femme Ellie, partie peut-être définitivement. De la fenêtre, derrière le rideau de pluie d’un jour d’hiver, il voit les 32 caravanes du camping dont l’acquisition sur l’île de Wight, a changé sa vie et celle d’Ellie.
Pendant ces quelques heures d’attente, suspendues, Jack se livre à l’évocation des souvenirs douloureux qui l’ont mené jusqu’à ce moment de leur vie. Le roman se mord ainsi la queue, l’univers clos révélant l’inéluctable tragédie de deux destins, à laquelle ils ont tenté d’échapper pour réaliser un rêve de liberté.
Le roman commence par le mot « Folie » ; évidemment la folie est partout, incarnée physiquement et symboliquement par la crise dite de la « vache folle » ; car les personnages, paysans du Devon, sont étroitement liés à la terre, à la possession de la terre que leurs pères préservent et selon la tradition veulent transmettre intacte aux héritiers qu’ils considèrent les plus aptes à la servir.
La lente agonie vers la ruine de cet espoir des pères, est ponctuée de drames significatifs, liés à cette folie du sort et des êtres : la crise de la « vache folle », le départ de la mère d’Ellie, la mort de la mère de Jack, le suicide du père de Jack, l’engagement dans l’armée du jeune frère de Jack, Tom, dont on aurait pu espérer que les talents auraient changé le destin.
L’évocation réaliste des faits est très poignante ; elle se fait parfois à travers des intermédiaires, qui en accentuent la cruauté ; ainsi la destruction des cadavres de « vaches folles » condamnées est vue par Jack et Tom, les deux frères, à la télévision. La brutalité de l’image les choque sans qu’ils se doutent que bientôt ce sera leur tour.
L’accumulation des événements tragiques a pour conséquence la solitude des deux pères respectifs, leur état d’abandon qui ne peut mener qu’à la déchéance ou à la mort.
La condition des femmes n’est pas meilleure ; la génération des mères fuit ou meurt, de solitude, de travail et d’incompréhension… Ellie, la seule fille, est comme Jack, esclave de son père. Il y a même une complicité des pères à laisser se rencontrer les deux jeunes gens, à faire semblant d’ignorer leur liaison afin que les deux personnes encore capables d’assurer les taches traditionnelles des fermes, restent à leur disposition. Jack en ce sens, est le plus éprouvé car il tient à la terre, c’est un paysan, il accepte l’autorité du père, la volonté de fuite du frère.
Mais aussitôt après la disparition des pères, Ellie, la plus déterminée, convainc Jack de tout vendre, de se marier, et de refaire leur vie ailleurs ; sur l’île de Wight où elle vient d’hériter d’un camping de caravanes ayant appartenu au dernier compagnon de sa mère. Pendant quelques années, l’exploitation de ce camping leur apporte confort, bonheur, et reconnaissance sociale. (Le mot « caravane » par allusion à un voyage effectué dans son enfance, par Jack à la mer, avec sa mère et son frère, est un symbole de délivrance, de liberté.). L’incarnation du rêve se manifeste par des vacances aux Caraïbes où l’on peut se payer du champagne, faire du parachute de mer, qui fait de Jack un « héros » ! « Vivre un peu » se réjouit Ellie.
Mais le lecteur mesure le dérisoire de la situation, l’insouciance des protagonistes, leur égoïsme, alors que Tom, le jeune frère de Jack se bat en Irak.
Précisément, ce Tom que tout le monde a oublié, on lui a écrit deux lettres brèves, restées sans réponse, la dernière pour lui annoncer la mort du père…Et on ne s’est plus inquiété de lui.
Mais c’est là que le destin se rappelle aux deux époux, cet hiver-là, une lettre officielle annonce la mort de Tom en opération militaire. Cet événement ramène Jack à son passé, à ses attaches terriennes, à la tendresse éprouvée pour sa mère, son jeune frère ; troublé par la mort de celui-ci et les contraintes qu’impose la cérémonie officielle de l’enterrement, la mise en terre dans leur Devon natal, il envisage qu’Ellie l’accompagne.
Mais une fracture se produit au moment où il prononce la phrase : « Nous ferions mieux d’annuler Sainte Lucie », c’est-à-dire le voyage aux Caraïbes. Pour Ellie, ce voyage qui doit avoir lieu dans plusieurs mois, représente la rupture définitive avec son passé.
Il a y eu pour le couple, un moment d’exaltation, d’espoir de tout changer dans cette vie bien rangée d’esclaves qui avait été la leur ; le départ de Tom, la mort des parents, la vente des fermes, l’installation sur l’île de Wight, la réussite professionnelle sont un chemin de vie plein de promesses dont les vacances sont le symbole. Elie ressent comme une régression ce refus de vacances aux Caraïbes.
La fracture qui apparaît à l’occasion de la mort de Tom, est plus ancienne, a des racines plus lointaines qu’il y paraissait jusqu’alors, mais chacun évitait de les voir. Elle tient au fait que toutes les décisions ont été prises par Ellie, et consenties par Jack. Jack est resté un paysan attaché à ses racines, et Ellie, décidée à s’en détacher coûte que coûte.
Dans tout ce qui va être dit à partir de ce moment-là, s’exprime une abominable cruauté, symbolisée par la phrase d’Ellie : « Ma foi, dieu merci, cela est arrivé hors saison »…Tout-à-coup les deux protagonistes se découvrent tels qu’ils sont : soupçonneux, égoïstes.
Mais plus grave encore, plus dramatique, le doute s’installe en eux et chez le lecteur. N’a–t-on pas affaire à des criminels ? Car la mort des deux pères, tombée à pic pour les délivrer, fut-elle naturelle ?
L’accusation portée dans la colère et le ressentiment, par l’un et par l’autre, est si horrible, si soudaine que malgré la réconciliation finale des deux personnages, malgré la description émouvante que Jack avait faite du suicide de son père, qu’on n’a pas mise en doute jusqu’ici, cette accusation, crée un malaise dont le lecteur ne se départira pas. La réconciliation elle même pourrait être une preuve de leur complicité tacite.
Finalement le roman est conçu comme un roman policier, par la forme qui retarde la vraie fin, par l’apparition de soupçons, troublants, même s’il n’y a pas de preuves ou qu’elles sont discutables ; mais l’ambiguïté du récit, celle des caractères, des décisions, des accusations…pourraient être comme des indices de culpabilité. La question reste ouverte, au lecteur de se faire une opinion. C’est là encore une des originalités du roman
A. Vannucci
Folio Gallimard 2015 – 8€20
EXPOSITION « PAPILLONNAGES DE PROVENCE » Muséum d’Histoire Naturelle 5 février 2016
L’exposition présente un beau panorama des papillons de Provence, régions de France la plus riche en espèces.
La Magna Carta, de la réalité au mythe » par M. Mathieu OLIVIER 3 février 2016
CAROL de Todd Haynes (USA) 25 Janvier 2016
Dans l’Amérique du début des années 50, symbolisé par le paternalisme bienveillant du Président Eisenhower, le film de Todd Haynes raconte une histoire d’amour entre deux femmes : Carol, riche bourgeoise new-yorkaise, coincée dans un mariage qui a fait naufrage et une jeune vendeuse d’un grand magasin de Manhattan. De cet improbable rencontre va naître entre ces deux femmes de la complicité puis de l’amour.
Avec délicatesse, Todd Haynes explore cette relation qui met en jeu non seulement l’affectif et le désir mais aussi les rapports de classes, les enjeux familiaux, les pressions familiales et sociétales.
Après le film quelques membres se sont réunis dans un café proche pour en discuter. Sur la photo on peut voir (de gauche à droite) : Danièle et Patrick ; Robert ABBO ; Françoise LE TROQUER ; Marie-Hélène et Patrick VON MEISS ; Mireille ABBO.
British Club 20 janvier 2016
GALETTE DES ROIS 15 JANVIER 2016
A la suite de ce film, l’assemblée a eu plaisir de faire connaissance avec les deux lauréats du Concours lycéen réalisé en partenariat avec la Mairie de Toulon.
En octobre dernier, ces deux élèves du Lycée Hôtelier Anne-Sophie Pic ont séjourné dans les environs de Brighton. Kevin VAN REMOORTEL et Adonis PANAGOPOULOS nous ont donc fait par de leurs impressions sur leur séjour. Visiblement ils ont beaucoup apprécie ces quelques jours outre-Manche. Leurs interventions ont été chaleureusement applaudies.
REPAS DE NOËL 12 décembre 2015
Saturday Coffee 21 novembre 2015
RÉCEPTION HMS BULWARK 15 octobre 2015
Le Romantisme en Angleterre et en France une révolution picturale par M. Jean PERREAU 4 novembre 2015
SATURDAY COFFEE 17 octobre 2015
ESCALE HMS BULWARK 17 octobre 2015
EXPOSITION JANINE NICOL / JOSE MARIA RIPOL 16 OCTOBRE 2015
Dans le cadre de l’exposition « Les Arts de la Presqu’île » qui se tient à la Galerie Rancilio de Saint-Mandrier deux membres de FGB Toulon Var, Janine NICOL et José Maria RIPOL exposent quelques unes de leurs toiles.
ROYAL BRITISH LEGION 16 Octobre 2015
CONFÉRENCE « Charlotte BRONTË : une vie dans l’ombre » par Bernard SASSO Sanary 15 octobre 2015
ATELIER DE LITTÉRATURE 14 octobre 2015
C’est un choix d’auteurs contemporains qui est proposé lors de cette saison 2015 – 2016 de l’Atelier de Littérature. Pour ce premier rendez-vous, la discussion a porté sur le livre de Julian FELLOWES « Passé Imparfait » qui ausculte avec talent et finesse tout un pan de l’Angleterre des années 60 jusqu’à nos jours. Le livre a beaucoup intéressé les fidèles de l’Atelier et une discussion riche en points de vue a suivi la présentation du livre par Bernard Sasso.
BRITISH CLUB 13 octobre 2015
C’est toujours avec un grand plaisir que le groupe fidèle du British Club de l’après-midi se retrouve chez notre amie Yvette MONTBERTRAND qui accueille chacun avec son habituelle gentillesse. Ce premier British Club de la saison n’a pas dérogé au climat sympathique et convivial qui caractérise ces rencontres mensuelles. Martine AGIUS ; Jacques COURET ; Françoise LE TROQUER ; Martine GROOS ; Solange PONT ; Jacqueline SURMONT ; Bernard SASSO ; Micheline TAXIL ont participé à ce British Club.
Cocktail de rentrée 24 septembre 2015
C’est de nouveau dans l’agréable brasserie La Coupole de la rue Jean-Jaurès à Toulon que les membres de l’association se sont retrouvés pour ce premier rendez-vous convivial de la saison 2015 – 2016. Dans une ambiance détendue et chaleureuse les membres et leurs amis ont été heureux de se retrouver après l’intermède estival qui avait suivi le très réussi repas de fin de saison sur l’île de Bendor.
RÉCEPTION COMMANDANT HMS OCEAN 6 octobre 2015
Répondant à l’invitation de M. Jean-Claude AVERSO, conseiller municipal délégué aux relations Défense, le président de FGB Toulon Var M. Bernard SASSO ainsi que M et Mme John et Judith HARRISON ont assisté en mairie d’honneur à l’accueil officiel du commandant du HMS Ocean en escale à Toulon. L’attaché naval à l’Ambassade de Grande-Bretagne à Paris était aussi présent en cette occasion.
BRITISH CLUB APÉRITIF 25 septembre 2015
FORUMS DES ASSOCIATIONS : TOULON 9 – 12 septembre 2015 et LA SEYNE SUR MER 12 septembre 2015
EXPOSITION CHRIS LUDLOW 8-9 Août 2015
The Centinary of The Brighton and Hove French Circle 1915-2015
Atelier de Littérature 2015/2016
Après deux années consacrées à des « géants » de la littérature britannique du XIXème et XXème siècle, notre Atelier s’intéressera pour sa prochaine saison à des auteurs très contemporains puisque tous sont en pleine production littéraire. Un certain nombre d’entre eux, comme Julian BARNES ont déjà connu un succès mérité. D’autres comme Zadie SMITH ont un début de carrière fulgurant qui les placent, à l’heure actuelle, au premier rang de la littérature britannique contemporaine. D’autres enfin commencent à être découverts et appréciés en France.
Julian FELLOWES : « Passé Imparfait »
Harriet LANE « Le Beau monde »
Mark HADDON « Vacances anglaises »
Zadie SMITH : « Ceux du Nord-Ouest »
Graham SWIFT : « J’aimerais tellement que tu sois là »
Julian BARNES : « Un fille, qui danse »
Avril :
Kate ATKINSON : « Les coulisses du musée »
Allan HOLLINGHURST « L’enfant de l’étranger »
Bernard Sasso Juillet 2015
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Tous ces livres sont disponibles en poche.
Commémorations officielles du 75ème anniversaire de la tragédie de Mers-El-Kébir 6 juillet 2015
Fête de l’Indépendance américaine 2 juillet 2015
Invité par le Président de France-Etats-Unis Var Ouest, M. Kevin LITTLE, le président de FGB Toulon Var, M. Bernard SASSO a été très heureux d’assister une fois encore à cette belle fête de l’Indépendance Américaine qui a eu lieu cette année au Domaines des Gueules Cassées au Pradet.
REPAS DE FIN ANNÉE ÎLE DE BENDOR 27 JUIN 2015
« Trois frères » de Peter ACKROYD par Bernard SASSO
Peter ACKROYD
« Trois frères »
Editions Philippe Rey 2015 285 p. 19€
Peter Ackroyd est principalement connu en France pour deux biographies. L’une consacrée à Charles Dickens et l’autre à la capitale britannique. Il n’est donc pas étonnant que l’on retrouve tant le célèbre écrivain victorien que Londres au cœur de ce roman. Ils en sont comme les deux figures tutélaires.
Le premier paragraphe du roman donne le ton général de l’intrigue :
« Dans la commune de Camden, au nord de Londres, en plein milieu du siècle dernier, vivaient trois frères : trois jeunes garçons, nés à un an d’intervalle. Ils partageaient un point commun remarquable : tous trois étaient nés à la même heure, le même jour du même mois – pour être précis, à midi, le 8 mai. La probabilité était faible, quasi inconcevable. Et pourtant, il en allait ainsi »
Le roman nous invite à suivre la vie de ces trois jeunes gens : Harry, Daniel et Sam le plus jeune. Au fils des années, les trois garçons se perdent de vue, chacun suivant son destin particulier
Trois destins très différents qui vont rapidement diverger tant les caractères sont différents. Les deux plus grands, malgré leurs origines familiales modestes, vont connaître une ascension sociale brillante : Harry à la tête d’un grand journal londonien, Daniel à l’université de Cambridge. Dans ces milieux les deux vont s’endurcir mais aussi plus tragiquement y perdre leur âme.
La description de ces deux univers, presse et université, donne à l’auteur l’occasion d’en faire des portraits féroces qui les feraient fuir à tout aspirant journaliste ou universitaire. Ce ne sont que mesquineries, bassesses, petitesses, mensonges et corruptions. Cette peinture du Londres de l’après-guerre est sans concession. Mais n’est-elle pas aussi celle du Londres d’aujourd’hui ?
Grimper l’échelle sociale apporte des avantages matériels mais cette ascension peut conduire au gouffre et à la déchéance. C’est ce qui va arriver aux deux frères. Le troisième, Sam, rêveur et visionnaire, échappera, lui, à ce destin sans doute parce que dès le départ, son caractère en marge le menait à d’autres expériences.
Dans ce Londres immense, les trois frères auront pourtant l’occasion de se retrouver, Peter Ackroyd multipliant dans son intrigue les coïncidences. Le parti pris est ici délibéré et à travers un livre sur Londres que Daniel écrit, il commente :
« L’un des thèmes de son livre était les schémas d’association qui liaient entre eux les habitants de la ville ; dans les romans londoniens, il avait découvert la préoccupation de leurs auteurs pour l’image de la capitale britannique comme un réseau tellement dense et resserré que le moindre mouvement de l’élément le plus infime envoyait des ondes de réverbération dans tout l’ensemble. Une rencontre, fruit du plus pur des hasards, pouvait avoir des répercussions terribles, alors qu’un mot mal compris était susceptible de générer une incroyable bonne fortune. Une réponse impromptue à une question posée à l’improviste pouvait provoquer la mort ».
Londres comme un immense carrefour de coïncidences. Le parallèle avec Dickens ici s’impose. Le grand maître de la littérature victorienne en avait fait l’une des caractéristiques de son œuvre. Pas étonnant donc que son biographe la reprenne à son compte, cette fois encore par l’intermédiaire de Daniel l’universitaire :
« Dans la plupart des romans de Dickens, Londres devient une sorte d’univers carcéral où tous les personnages sont menottés aux murs. Si ce n’est pas une cellule, c’est un labyrinthe dans lequel rares sont ceux qui parviennent à retrouver leur chemin. Tous alors sont des âmes errantes ».
Les personnages du roman de Peter Ackroyd seraient-ils eux aussi des «âmes errantes » perdues dans un labyrinthe ? Probablement, offrant ainsi une intéressante clef de lecture à un roman ambitieux et ambigu.
Bernard Sasso Juin 2015
« Une étude en écarlate » de Jean d’Aillon par Bernard Sasso
Jean D’AILLON
« Une étude en écarlate »
Editions 10/18 495p. 8.80€
Pendant longtemps Arthur Conan Doyle fut convaincu que son nom resterait dans le « panthéon » des lettres britanniques grâce à ses romans historiques. Il tenait pour négligeable la création de son héros Sherlock Holmes. Le temps et le public lui ont donné tort : les romans historiques d’ACD sont oubliés par la plupart tandis que Sherlock a atteint une gloire si universelle qu’elle éclipse désormais son créateur même.
Conan Doyle qui était un amateur passionné de spiritisme aurait sans doute adoré la superbe enquête historique que Jean D’Aillon publie sous le titre malicieux, sinon impertinent, d’Une étude en écarlate. Les Doylens autant que les Holmésiens ne manqueront pas de se souvenir qu’Une Etude en rouge fut la première œuvre de Conan Doyle où apparaissait le détective qu’une récente et belle exposition au Musée de Londres a décrit comme « l’homme qui n’a jamais vécu et qui ne mourra jamais ».
Jean D’Aillon aurait pu, comme tant d’autres pastiches holmésiens, situer son aventure dans le Londres victorien ou édouardien. Mais plus habilement il transporte la création doylenne dans la France du Moyen Age, à l’une des périodes les plus sombres de son histoire. La France est déchirée entre les Bourguignons et les Armagnacs. En juin 1418, Paris a été livrée aux partisans Bourguignons qui ont massacré les Armagnacs dont le chef, le comte Bernard III. L’année suivante le chef du parti Bourguignon, Jean Sans Peur, est à son tour assassiné Son successeur au duché de Bourgogne, Philippe Le Bon, fait alors alliance avec les Anglais qui n’ont de cesse d’augmenter leur emprise sur le royaume de France profitant des luttes internes et dynastiques. Ainsi par le Traité de Troyes (mai 1420) signé par Charles VI la couronne de France passe à son beau fils Henri V d’Angleterre qui en 1421 fait couronner reine d’Angleterre Catherine de Valois fille de Charles VI. C’est sur cet arrière-plan historique que se situe le livre de Jean d’Aillon
La capitale est l’épicentre du drame national. Elle est la ville de tous les assassinats et complots. L’un de ceux-ci vise le roi Henri V d’Angleterre qui en juillet 1421 doit faire son entrée dans Paris. Heureusement, Edward Holmes aidé par son ami l’archer Gower Watson (blessé à la bataille d’Azincourt, preuve s’il en était que chez les Watson, la valeur guerrière se transmet de génération en génération) saura le déjouer, permettant ainsi au roi d’Angleterre d’entrer à Paris. Un témoignage supplémentaire est ainsi apporté que les Holmes et les Watson, à travers les siècles, du Moyen-âge aux époques victorienne et édouardienne, ont su protéger les monarques britanniques de leurs ennemis les plus décidés.
Le livre de Jean d’Aillon se lit avec beaucoup de plaisir. L’intrigue, mêlant personnage fictifs et réels, est menée avec habilité et sans temps mort ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas avec d’autres pastiches holmésiens où le souci de remplir les pages l’emporte sur la rigueur de la construction et de l’histoire.
En cette veille de congés estivaux, le livre de Jean d’Aillon trouvera sa place dans la valise des voyageurs. Il réservera d’excellents moments ce qui est désormais un plaisir rare.
Bernard Sasso Juin 2015
SATURDAY COFFEE 20 JUIN 2015
Atelier de Littérature – 17 juin 2015 « Seule contre la Loi » de Wilkie COLLINS
Var Matin 11 juin 2015 – La Repair à l’ISEN : Projet de réhabilitation de vieux ordinateurs auquel est associé l’ISEN
C’est en 2009 qu’est née cette belle opération. Il a suffi que le directeur de l’école spécialisée Dominique Mille, à Toulon, expose à un Rotarien combien des ordinateurs, que l’établissement ne pouvait financer, pourraient faciliter le travail de ses élèves handicapés moteurs. Une solution a été rapidement trouvée : le club propose d’utiliser son réseau pour récupérer des ordinateurs réformés auprès d’entreprises publiques ou privées.
Remise en état par les étudiants
Ensuite, des étudiants de l’Isen se chargent de les remettre en état, tant d’un point de vue matériel que logiciel, afin de les offrir à des structures ou associations dans lesquelles les besoins sont avérés. L’opération permet en outre aux étudiants impliqués de développer de multiples compétences liées à la gestion de projets. Le succès est au rendez-vous : les partenaires (1) viennent de fêter au domaine des Gueules Cassées le centième ordinateur offert, à l’occasion d’une dotation faite à la maison d’enfants « La Valbourdine », dirigée par Frédéric Baudot, doublée d’un chèque issu d’une représentation caritative de la troupe « Les compagnons de Thalie ». Récente bénéficiaire d’une autre dotation, l’école élémentaire de Signes était également représentée par un enseignant qui a illustré les bienfaits sur le terrain de cette chaîne de solidarité.
M. J.
(1) Rotary : Roland Guinot et Paul Rocher (président et président élu). ISEN : Bernard Petiprez et les étudiants Alexandre, Jérémy, Vincent, Maxime.
SORTIE ENTRECASTEAUX (Château et Démonstration de cricket) 7 juin 2015
BROCANTE / VIDE-GRENIER 6 juin 2015
Malgré la chaleur accablante qui régnait en ce premier samedi du mois, plusieurs membres de FGB Toulon Var ont tenu à être présents pour tenir le stand de notre association au vide-grenier de la Place Emile-Claude au Mourillon. Martine AGIUS s’est chargée de l’organisation de cette brocante et elle a reçu l’aide efficace de plusieurs autres membres. Merci aux donateurs et merci aussi à celles et ceux qui ont tenu notre stand : Annie DEU-FILLON ; André GODARD ; Valérie KROLL ; Jean-Michel MORETTE ; Anne RICHER.
55ème Congrès de la Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur Toulon 4 – 6 juin 2015
C’est dans les locaux tout neufs du nouveau campus de l’avenue Roger Devoucoux que s’est tenu le prestigieux Congrès des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur. L’un des principaux organisateurs de cet évènement a été le Professeur Gilles LEYDIER que notre association avait eu le plaisir de recevoir en septembre dernier pour une conférence sur le référendum en Ecosse.
Par intérêt professionnel mais aussi en tant que président de FGB Toulon Var un tel rendez-vous ne pouvait être manqué, réunissant à Toulon beaucoup des meilleurs anglicistes de France, plus de 200 d’entre eux étant présents à ce rendez-vous. 25 Ateliers leurs étaient ouverts. Il est impossible de les citer tous mais quelques intitulés montreront la diversité des thèmes : Moyen-âge ; la nouvelle de langue anglaise ; littérature de voyage ; poètes, poésie et traductologie ; études filmiques ; anglais de spécialité ; Irlande ; femmes, sexe et genre ; musiques et cultures anglophones etc. Ces Ateliers proposaient plus de 200 communications d’une variété et d’une richesse qui faisaient regretter la nécessité d’un choix.
En complément à ces Ateliers deux tables rondes avaient été organisées le vendredi. La première portait sur « L’évaluation des unités de recherches en études anglophones : état des lieux, évolutions » et la seconde sur « Les enjeux de la professionnalisation des études supérieures »
Le thème du Congrès était « L’Engagement » (Commitment) sous ses divers aspects : littéraires, idéologiques, politiques, historique mais aussi linguistique et didactique.
Ce choix ne pouvait être mieux illustré que par le keynote speech (conférence inaugurale) donnée par Cairns CRAIG, professeur d’Irish and Scottish Studies à l’Université d’Aberdeen. Son titre révélait bien les préoccupations et interrogations actuelles : « The Settled Will : Parliaments, Referenda ans Scottish Cultural Politics ».
Qu’est-ce que cette « volonté établie » (Settled will) dont il est question ici ? Elle fait référence au processus d’autonomie renforcée (devolution) qui voit à parti des années 70 le Parti National Ecossais envoyer ses premiers parlementaires à Westminster. En 1979, le premier référendum portant sur l’autonomie écossaise voit le Oui l’emporter mais le nombre d’électeurs est trop faible pour qu’il soit validé. Le tournant capital eut cependant lieu en 1997 avec le Scotland Act qui vit la création d’un Parlement à Edimbourg et la possibilité pour le gouvernement écossais de lever les taxes.
Au début de cette décennie, John Smith le chef du parti Travailliste écossais (parti qui depuis longtemps dominait au nord du Royaume-Uni) avait parlé de « volonté établie » expression reprise au lendemain du référendum de septembre 2014 par le Premier ministre. Pour l’un comme pour l’autre cette autonomie renforcée était la « volonté établie » des Ecossais et ne pouvait s’accommoder de revendications plus nationalistes.
Mais après le référendum de 2014 et les élections de mai 2015 qui ont vu le large succès du Scottish National Party peut-on encore parler de « volonté établie » ? Ou faut-il désormais évoquer « une volonté non établie » conduisant l’Ecosse vers l’Indépendance ?
Ces questions (parmi d’autres thèmes) ont évidemment été abordées dans la très riche conférence du Professeur Cairns.
Quel sera l’avenir de l’Ecosse et restera-t-elle dans l’Union ? Un avenir assez proche sans doute nous le dira.
Comme indiqué plus haut, la multiplicité des Ateliers et la variété des informations rendaient le choix très difficile. En ce qui me concerne j’ai participé le jeudi après-midi à l’atelier « Etudes victoriennes et édouardiennes ». Les communications furent consacrées à divers champs de recherches : fiançailles, ruptures de mariage, enfants illégitimes à la fin de l’ère victorienne ; le développement du cyclisme avant 1914 ; Hanwell un modèle d’asile utopique au milieu de l’ère victorienne ; Charles Bradlaugh, homme politique britannique partisan de la sécularisation des institutions et de la libre-pensée. Et enfin sur les associations d’aide aux détenues entre 1856 et 1914.
Le matin du vendredi 5 juin je suis allé à l’Atelier « Pays de Galles ». Deux communications y ont été faites, la première sur l’utilisation de la langue galloise au Pays de Galles dans la période suivant l’autonomie renforcée (devolution) et la seconde sur l’engagement (« commitment ») du Pays de Galles vis-à-vis du Royaume-Uni.
Enfin le dernier jour du congrès, samedi 6 juin, j’ai pris part à l’Atelier consacré à l’Ecosse. Le thème en était : « L’engagement en Ecosse autour des enjeux de l’auto-détermination et de l’indépendance ». Ici aussi les communications furent denses et passionnantes portant sur la campagne du Oui lors du référendum de septembre 2014, sur la participation des milieux artistiques et du showbiz (« celebrities ») à ce référendum. D’autres communications s’attachèrent à analyser l’engagement des auteurs de théâtre mais aussi des écrivains dans la renaissance du Nationalisme écossais.
Ce congrès a souligné la vigueur des études anglo-saxonnes en France. Une association comme la notre dont l’objectif fondateur est une meilleure entente entre la France et la Grande-Bretagne ne peut que s’en réjouir et y trouver de nouveaux motifs à poursuivre inlassablement sa mission.
Bernard SASSO Juin 2015
Salt & Sweet chez René & Valerie 30 mai 2015
Une trentaine de membres de l’association avaient répondu présents à la soirée organisée chez nos amis René et Valérie dans leur maison de l’ouest toulonnais. Chacun avait préparé un plat, qui du salé, qui du sucré. La variété a été appréciée et savourée. Une ambiance chaleureuse et décontractée a fait de cette rencontre de fin de saison une vraie réussite. Un grand merci à nos amis René et Valérie.
Conférence « La Grande-Bretagne après les élections générales » par Bernard Sasso 28 mai 2015
DOMAINE D’ORVES – LA VALETTE 17 mai 2015
La bastide d’Orves date de la fin du XVIIème siècle. D’abord propriété d’un commissaire général de la Santé, elle a appartenu ensuite à divers officiers de marine. En 1925 elle fut rachetée par le peintre Pierre DEVAL qui l’a occupée, mis à part pendant la période de la seconde guerre mondiale, jusqu’à sa mort en 1993.
Depuis cette date, ce sont la fille du peintre et ses fils (dont l’un d’entre eux servit de guide lors de la visite) qui s’en occupent. En 2006 le domaine a obtenu le label de « Jardin remarquable ».
Après cette belle visite, un pique-nique convivial a réuni sur la terrasse de la propriété les membres présents à la visite.
Vernissage de l’Exposition France/Etats Unis 6 mai 2015
Conférence NAPOLÉON ET LES ANGLAIS par M Philippe BARJON 22 avril 2015
Après des conférences sur l’Amiral Nelson et sur le Duc de Wellington, et à deux mois du bicentenaire de la bataille de Waterloo, FGB ne pouvait mieux conclure sa saison de conférences au Relais Peiresc que par une conférence sur « Napoléon et les Anglais ». Devant un public nombreux et attentif, M. PhIlippe BARJON a su, avec le talent qu’on lui connait et une vigilante impartialité, parler des relations complexes et difficiles de celui qui fut le maître de l’Europe et l’ennemi des Britanniques. Du siège de Toulon où pour la première fois le jeune Bonaparte eut sa première rencontre avec les soldats britanniques jusqu’à la défaite de Waterloo et l’exil dans la petite île de Saint-Hélène, M. BARJON a parfaitement maîtrise son sujet et a été chaleureusement applaudi.
Ciné Club : Still Life (Une belle fin) 20 avril 2015
APRES-MIDI POÉTIQUE et WINE & CHEESE 15 avril 2015
POEMES
PRINTEMPS / SPRING
AVRIL 2015
1° Arlette VANNUCCI Avril (Gérard de Nerval)
2° Norah MOONEY Sonnet 98 (William Shakespeare)
3° Annie DEU FILLON Printemps (Victor Hugo)
4° Judith HARRISON Prologue to Spring (Sylvia Plath)
5° Danièle B. Rondeau (Charles d’Orléans)
6° Judith HARRISON To Spring (William Blake)
7° Danièle B. Une histoire à suivre (Claude Roy)
8° Norah MOONEY Sonnet 104 (William Shakespeare)
9° Arlette VANNUCCI Juin (Charles Leconte de Lisle)
10° Judith HARRISON The Trees (Philip Larkin)
11° Marie-Paule CASALE Avril (François Coppée)
12° Norah MOONEY Prologue Under the milk wood (Dylan Thomas)
13° Marie-Paule CASALE Renouveau (Stéphane Mallarmé)
14° Judith HARRISON Déméter (Carol Ann Duffy)
15° Annie DEU FILLON Prière au Printemps (Sully Prud’homme)
16° Judith HARRISON To Spring (Robert Browning)
Hommage à Mme Françoise MATTEI (1915 – 2015)
Mme MATTEI s’est éteinte à l’âge de 100 ans et 13 jours. Elle fut jusqu’à ces dernières années une figure de proue de l’amitié franco-britannique dans l’aire toulonnaise mais aussi en Corse.
Institutrice de formation mais rapidement devenue professeur d’anglais dans la région toulonnaise elle avait initié avec Mme LOBB, figure éminente de FGB Toulon dans les années 60 et 70, des voyages scolaires annuels en Grande-Bretagne. Selon le témoignage de sa belle-fille, Mme Michèle Mattei, ces voyages furent toujours un grand succès et des dizaines d’adolescents de l’aire toulonnaise y participèrent.
Gérard HOCMARD, délégué général de France-Grande-Bretagne Paris, a bien voulu évoquer la longue amitié qui le liait à Mme Mattei.
« Elle a été une très active présidente de FGB Ajaccio. Lorsque je l’ai connue en 1966 — je me rends compte que je la connaissais depuis près de 50 ans — elle organisait à tour de bras des échanges scolaires entre familles. Elle ne manquait aucun des « congrès » de l’époque, c’est-à-dire les rencontres d’une semaine en GB avec les membres de la Franco-British Society. Je l’ai connue à Hereford, retrouvée ensuite à Belfast, Winchester, Canterbury, puis, lorsque le pratique a été abandonnée, en France à Orléans, Saint-Malo, Nantes, Calais, Paris. Elle était là aux 75 ans de FGB Paris accompagnée de Mme Tino Rossi qu’elle a tenu à présenter au prince Charles qui honorait de sa présence cet anniversaire. Toujours vive et gaie et positive. sa mort, même à 100 ans passé, m’attriste »
Titulaire des Palmes Académiques, Mme Mattei s’impliqua pleinement dans la vie associative de Toulon. Sous la Présidence du Capitaine de vaisseau Robert Eliès, elle fut un actif membre du bureau de France-Grande-Bretagne Toulon.
BRITISH CLUB Apéritif du 27 Mars 2015
BRITISH CLUB du Lundi 24 mars 2015
Les écrivains britanniques ayant vécu autour de Toulon : Conrad, Stevenson, Huxley, Mansfield » par Gérard GARCIA – 21 mars 2015
M. Gérard GARCIA, qui a donné de nombreuses conférences à notre association et qui en est l’un de ses membres les plus éminents, avait été invité par l’association MATRIOCHKA très active à Six-Fours et dans ses environs à donner une conférence à la Maison du Patrimoine au Busc sur quelques écrivains qui ont vécu et écrit dans la région toulonnaise. Cette conférence a donné lieu à la lecture d’extraits de textes ses auteurs par des membres de l’association six-fournaise.
Soirée SAINT PATRICK 17 mars 2015
Plusieurs membres de FGB Toulon Var s’étaient donnés rendez-vous au pub « Molly Bloom » près de la Place d’Armes pour une sympathique soirée de célébrations du saint patron de l’Irlande.
Parmi les membres présents : Martine AGIUS, Marie-Thérèse GALLEGO, Katherine et Jean-Paul GENOUD. A la demande générale des autres participants, le Président Bernard SASSO ne manqua pas d’arborer le traditionnel chapeau de la Saint-Patrick.
CONFÉRENCE : « Wellington, l’adversaire de Napoléon » par Bernard SASSO 11 mars 2015
Le conférencier s’est donc attaché à décrire la carrière exceptionnelle de Wellington avant 1815 en particulier en Inde où il remporta des victoires qui assurèrent à la Grande-Bretagne une emprise plus forte sur le sous-continent mais aussi son rôle essentiel dans les grandes victoires remportées par les troupes britanniques, espagnoles et portugaises contre les troupes napoléoniennes lors des guerres d’Espagne et du Portugal.
« Abandoned love » de Rosie Houghton par André Godard
Abandoned love by Rosie Houghton
This book is based on a true story related with the author finding her real mother after her adoptive mother died. Her adoption was the consequence of the difficulty to be a single mother under the rough family christian rules . This story is more glorious for women than men ….
You can see more about this book ( larger resume and buy ) at the link below :
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André Godard
« The snake and the condor » de Robert Southam par Gérard Garcia
THE SNAKE AND THE CONDOR , by Robert Southam
Robert Southam has been an actor, director, university teacher and film-maker, and is now deeply involved in writing. I met him in the ʼ90s when he toured Europe with his theatrical company, Theatre from Oxford and staged The Glass Menagerie, Pygmalion, and Educating Rita at the Toulon University for our students.
In 2005, I had enjoyed reading his novel, Aishaʼs Jihad, about a Palestinian family in exile in England, and this summer took much pleasure in reading his latest one, The Snake and the Condor. Basically, it is a Romeo and Juliet story between the daughter of a Pinochet government official and a Mapuche Indian : they have to flee Chile for Peru and England, mercilessly harassed by her father. But their adventures are also told on a backdrop of intolerance, exploitation, and the aftermath of colonization in South America.
A very enjoyable book which I strongly recommend, written in perfect English. Besides, Robert Southam uses 50% or more of his royalties to finance medical, educational and other initiatives among the disadvantaged communities described in his books. Buying one is also a charitable deed !
His books can be bought through the following website : www.fmoxford.co.uk
Gérard Garcia.